Friday 03 October 2003
L’histoire de Valérie
Valérie a 37 ans, voici son approche des sites de rencontres et au delà sa conception de la relation amoureuse et du rapport de l’amour à la vie.
« Ma démarche Meetic est aussi liée à mon histoire personnelle : séparée depuis 2 ans 1/2 après 17 ans de vie commune (soit la moitié de ma vie). Il est parti avec une autre (plus jeune) qu’il connaissait depuis……….. 12 ans !!!! (eh oui, au royaume des pommes j’ai fait de la compote). Avec le recul, il m’a rendu service… Je m’étais retrouvée enfermée dans une vie qui ne me correspondait pas, vie professionnelle et vie familiale bien remplies mais pas de vie sociale… rien, le néant. Je me suis retrouvée seule… Cette histoire m’a fait grandir… Aujourd’hui, j’ai besoin d’échanges (spirituels, culturels…), de découvertes, d’ouvertures… et accessoirement du reste aussi…
Alors ça y est je suis prête, je veux vraiment rencontrer quelqu’un, c’est décidé dans ma tête. Mais suis-je vraiment capable de sauter le pas (avec succès) ?
On voit trop souvent des femmes trop avides d’amour, de tendresse, de protection, si demandeuses que ça clignote sur leur front : “je veux un mec, je veux un mec…” Fuite masculine garantie : peur d’être avalé… Les femmes sont devenues terribles : il faut avoir vu ça une fois dans sa vie pour le croire ! Cela relève de la battue au rhinocéros en Afrique de l’est : elles épient, guettent, évaluent le gibier, planquent au bon endroit, le piègent. La seringue hypodermique à la main, elles l’ajustent et tirent. Une fois que la proie est maîtrisée, elles l’évaluent, la soupèsent et l’appécient. Moins bien que la dernière fois, quel poids, quel âge, quelle dentition.. ? Et hop, la tête est accrochée au tableau de chasse du lodge. Moi, ça chai pas faire… alors,
Je vais faire une liste :
1 - Les vieux trucs cathos qu’on nous raconte selon lesquels il ne faut pas se regarder dans la glace sous prétexte qu’il y a le diable, eh bien non, au contraire, regardons le diable en face (et tirons lui la queue) et plutôt 2 fois qu’une. Ben oui, on peut se construire un narcissisme très sain…
2 - Les attributs sexuels : jambes, fesses, poitrine, les hommes y sont toujours sensibles et les cacher est un péché ! Moi je balconise…
3 - Le monde est un village, ne le faisons pas plus petit qu’il n’est par notre étroitesse d’esprit. Ah mais moi j’suis grande ouverte…
4 - Si on me court après, c’est pas que pour mon cul, c’est pour mon esprit. Si c’est pour mon cul aussi, alors tant mieux !
5 - Le côté “faut pas chercher ça viendra tout seul”, vous pouvez attendre longtemps. C’est comme ça qu’on se retrouve avec des toiles d’araignées dans sa culotte (oh ! shocking !!).
6 - Explorer internet ! En deux ans, on est passé de “j’épouse mon voisin” à “j’épouse la terre entière”. (Au début, ce sont les hommes de Silicon Valley qui se connectaient pour le travail ou les stock-options. Insensiblement, comme ils étaient isolés dans le ghetto de la “high technology” ils se sont mis à chercher l’âme soeur par internet). Connectez intéressant !
7 - Faire vibrer les sens - passer à la rééducation… Nous avons tout notre corps pour échanger, dialoguer, communiquer, ressentir, se reconnaître, se plaire, se frotter. (y en a qui vivent comme des handicapés des sens !) :
La vue : Les femmes sont aveugles. Leur aveuglement est psychologique. Elles ne voient pas avec leurs yeux parce que leur esprit ne veut pas voir. Quant à celles qui voient, elles ne regardent pas ce qu’il faut : souvent leur problème c’est leur esprit critique. Elles ont l’oeil laser et n’acceptent pas les choses dans leur beauté naturelle. Leur handicap c’est la critique et l’intolérance. Elles scannent : “merde il a une dent de travers, ça ne peut pas aller…”. Elles ont le regard extérieur… Si ce qu’elles voient avec leurs yeux ne leur plaît pas, elles ne vont pas regarder ce qu’il y a de beau dans la personne. Elles ont des critères esthétiques et sociaux qui tuent. Les filles, ayez le regard plein d’amour et d’indulgence, voyez ce qui est possible, sachez lire les messages corporels… Ouvrez vos mirettes intérieures !
L’odorat : Apprécier l’odeur du partenaire fait partie du processus amoureux. Après les ébats, êtes-vous capable de ne pas vous laver pour le plaisir de garder le parfum de l’amant sur votre propre peau et vous en délecter tout le restant de la journée comme un secret que vous êtes seule à porter ? OUI OUI OUI !!!!!
L’ouïe : A force de ne pas écouter, on finit par ne plus entendre.
Le toucher : Certaines bloquées n’ont jamais le réflexe du contact de la peau… Rééduquez votre toucher et vous verrez que quand vous caressez un homme, sa peau n’est pas la même d’un bout à l’autre de son corps. Rien qu’en le touchant vous saurez qui il est…
Maintenir ses sens en éveil, premièrement ça fait du bien, et deuxièmement ça donne un sens à la vie, pour soi et pour les autres.
On apprend à tout âge, y a pas de date de péremption pour le cerveau !
Ouvrez votre esprit ! Ensuite seulement vous ouvrirez votre clic-clac.
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Dans la série des comportements humains, il me semble qu’il y a sur Meetic un joyeux ramassis de tordu(e)s, de frustré(e)s de la vie, qui s’ennuient tellement dans leur petite vie de peigne-cul, qu’ils jouent avec les espoirs et les dérives des autres. L’avantage, c’est que quand on le sait, on ne s’ennuit pas…
Souvent la question que l’on me pose (souvent d’ailleurs au bout de quelques phrases) est : “une photo ?”
Je ne suis pas qu’une image (et encore moins celle d’une poupée gonflable), du moins j’ose l’espérer (même si celle-ci va bien, d’ailleurs et merci), j’ai aussi un esprit, une âme… Et j’aimerais que l’on puisse s’intéresser à moi pour autre chose que mon enveloppe.
Pour moi, rencontre ne veut pas dire SEXE….. du moins d’emblée, même si….. (eh oui, je suis une femme et pas une machine).
Pour expérience, hier sur 8 dials, 6 m’ont parlé c.. (et je reste polie). Ils utilisent le virtuel pour parler de leurs fantasmes… 1 m’a envoyée sur les pelotes pour la seule raison que je n’ai pas mis de photo sur ma fiche, et le dernier voulait m’épouser !!!!!!!! Et la tendresse ?????? TENDRESSE ! (sentiment d’amitié - d’amour qui se manifeste par des paroles, des gestes, et des attentions délicates. Témoignage d’affection. Cf. Petit Larousse).
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QUESTIONS :
En grandissant, j’étais devenue quelqu’un à qui les gens disent absolument n’importe quoi. Je me demande ce qui en moi les invite à se confier ? Je ne suis pas atteinte du délire psychotique de grandeur, pas envie de me prendre pour Mère térésa ou Marie Curie. Jeanne d’Arc à la rigueur… (et encore j’pourrais la faire passer pour une grosse sal…). C’est parfois même : “Alors, comment tu le fais toi ?”, “Comment tu bouges ?”, “Est ce que tu lui murmures des cochonneries à l’oreille ?”, “Lesquelles ?”, “Quand ?”, “Tu aimes par derrière ?”, “Où mets-tu tes bras ?”, “Et tes jambes ?”, “Jusqu’où avales-tu ?”. Si d’aventure on me posait ces questions, on ne prononçait pas le mot “bite” parce ce que c’étaient des polies et des bien élevées qui s’enorgueillissaient de leur correction anatomique sinon vestimentaire. Elles ne disaient jamais le mot “bite”… même avec une dans la bouche ! “Tu craches ou tu avales ?” Question purement pratique. Quand elles parlaient, elles comparaient les résultats, pas la technique…
Résultats signifiants : Est-ce qu’il t’a payée le taxi pour rentrer chez toi ? Est-ce qu’il t’a appelée le lendemain ?
Technique aurait signifié : “Est-ce qu’il a gémi ?”, “Est-ce qu’il a dit ton nom ou celui de Dieu ou un autre ?”, “combien ça a duré ?”…
Je vous confie un secret : je suce mon pouce en me mettant au lit. Tu t’imagines faisant l’amour avec quelqu’un qui suce son pouce ?
Les gens se voilent la face, derrière leur écran, se créent un petit monde virtuel… peuplé de bien étranges créatures, idées, fantaisies… Pourquoi se compliquent-ils autant la vie ? Pourquoi tant de faux-semblants ? De maniérisme ? De mensonges ? De trahisons ? De couardises ? Et j’en passe et des meilleurs.
Ils oublient qu’ils sont dotés de 5 sens (6 pour les femmes paraît-il), ils ne savent plus les faire fonctionner, n’ont plus d’émotions… Ils perdent alors l’essentiel. Quand on ne s’étonne plus de rien, on perd l’essentiel ! Ils ne regardent plus, ne sentent plus, ne goûtent plus, n’écoutent plus, ne touchent plus… Oublient la portée des mots… Ne font pas les bons choix, préfèrent rester enfermés dans une vie minable… Nous sommes faits de notre histoire, nous avons la capacité de choix…
Pourquoi aller si loin ?
Moi quand j’ai besoin de câlins, je me prends dans mes bras…
Ce qui fait de nous des êtres, ce sont tous ces souvenirs, ces moments passés que l’on chérit, que l’on apprécie sans cesse malgré le temps qui efface petit à petit les traces. Ce qui fait de nous des êtres, ce sont ces espoirs que l’on change en rêves, auxquels on s’accroche comme s’ils étaient la source de nos existences. Ce qui fait de nous des êtres, c’est aussi la tristesse, celle douce et profonde, celle mélancolique qui nous oblige à nous remettre en question, à approfondir.
Sur Meetic, j’ouvre des portes. Non pas timidement ou en m’excusant ou encore trop brusquement, par bravade mais posément et assurément, fermement et simplement. Je m’assume et je prends place. Ma place ! Non pas celle des autres.
Ils sont compliqués les hommes du 21è siècle. Ils ont leurs petites peurs, leurs petites névroses. La fragilité n’est plus l’apanage des femmes. Mais pour les larmes, ils résistent encore. Résultat : 1 désastre !
Illogisme intérieur - inversement des valeurs.
Une épreuve de force ? Prendre goût au bavardage, massage, savonnage à l’eau tière, aux corps mouillés et collés, aux mots d’amour petits et grands. Je voudrais griffonner, téléphoner, poster, envoyer des fleurs, des coeurs, des baisers, parler. Donner des mots, qu’on m’emmène côté vie. Côté bruit. Côté effusions, profusion, fusion. Parfois, des mauvaises pensées s’installent. Frissons. Fatras d’ondes sans harmonie, émotions sans mélodie, musique spirituelle, classique, moderne, de chambre, mon récital n’a pas besoin de notes pour être transposé. Meetic, c’est courir derrière quelque chose qui se dérobe tout le temps. Une spécialité pour rêveur. Ha… cette immatérialité qui protége des atteintes du temps !!
L’amour, celui ne que nous vivrons tous un jour, celui qui frappe, est peut être ce qui me pousse à ne pas me contenter de vivre à la surface des choses et des êtres, ce qui me pousse à entrer dans leur intimité et leur profondeur pour y découvrir ma propre humanité, les petits signes qui montrent qu’il y a en moi plus grand que moi. Entrer dans le rêve de l’autre c’est fouler une terre sacrée, pénétrer dans l’intimité de l’autre. Je n’ignore rien de cette violence : violence de la peur, de la révolte, de la peine ou tout simplement de la perte.
Vivre un échec est une chose, vivre un non-dit en est une autre. Et ne rien vivre du tout est pire. Faux ? peut être. Peut-on vivre sans ressentir ? Mais le sentiment est le 7ème sens et il est tellement humain que c’est pour le vivre qu’on a créé les 6 autres. Voir, sentir, toucher, gouter, entendre, pressentir. N’est-ce pas là la définition du sentiment ? »
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