Tuesday 25 October 2005
Une femme de 37 ans (1)
Il y a un peu plus d’un mois, j’ai été abordé sur Meetic par une femme de 37 ans (E.). Vu mon âge, cela m’arrive assez rarement. 8 ans de différence, c’est énorme, surtout quand c’est elle qui est plus vieille que moi.

Je ne me vois absolument pas commencer une relation sérieuse avec une femme de cet âge pour de multiples raisons : je suis plus attiré par des filles plus jeunes en général, je n’entrevois pas d’avoir des enfants avant des années et des années, ma vie professionnelle et personnelle n’est probablement pas aussi stable que la sienne, etc. Mais comme elle a le mérite d’être plutôt jolie, de faire assez jeune et d’être sympa et intéressante, je ne me ferme pas à l’idée de la rencontrer. Je continue donc à chatter avec elle. Le ton oscille entre le sérieux et l’humour (d’autant plus que j’aime la taquiner sur son âge), nous nous échangeons nos numéros de téléphone et passons sur MSN.
Nous convenons de nous voir chez elle le dimanche suivant (soit 2 jours plus tard) : thé et calissons d’Aix (que je suis chargé de ramener), discussions et… câlins si affinités ! Voilà un très joli programme en perspective.

Elle semble apprécier mon image via ma webcam et me fait quelques compliments. La conversation est légère et sympathique et je lui promets de lui téléphoner le lendemain pour que nous entendions nos voix respectives et que nous voyions si nous accrochons à l’oral.
Le lendemain soir, après avoir trouvé in extremis des calissons d’Aix (ouf !), je lui téléphone. Sa voix est jolie et douce. E. est souvent en train de rire, ce qui est très agréable et me confirme que notre a priori complicité virtuelle est transposable à l’oral. En revanche (eh oui, il y a toujours un hic…), ce qu’elle n’avait pas du tout laissé transparaître sur le tchat, c’est sa tendance frappante à se déprécier, à dénigrer systématiquement tout ce qui concerne sa personne. Pour un premier contact téléphonique, ce n’est franchement pas engageant et il y a mieux comme attitude de séduction, surtout chez une femme de 37 ans. Elle m’explique donc qu’elle passe son samedi soir toute seule, qu’elle déprime, qu’elle est cachée sous des couvertures devant la télévision comme un veau (c’est son expression). Elle ne sait plus où elle en est, elle se sent mal foutue et bête, elle a un grave problème avec son ex (amour-haine ?) et avec les hommes en général mais comme c’est trop long et compliqué à expliquer, elle m’en dira plus en live. Elle change de psy tous les dix du mois parce qu’aucun ne lui apporte ce qu’elle attend (mais qu’attend-elle vraiment ?). Bref, un tableau aussi sombre qu’inattendu qui ne correspond pas à la donne de départ : être tous les deux content de passer un agréable moment ensemble et non pas me donner envie de fuir en courant.
Certes, j’ai une certaine propension à écouter les autres et à leur donner envie de se confier à moi. Mais je ne suis pas non plus l’abbé Pierre et je ne suis pas sur Meetic pour venir en aide aux défavorisées ! Très sceptique sur son désir réel de me voir pour autre chose que de se décharger de tous ses malheurs, je lui envoie un SMS clair et net :

Nous nous recroisons sur MSN et elle m’explique que j’ai « à moitié raison… ou à moitié tort ». « ce dont g envie , c de me sentir “proche” de kelkun sans ke cela passe forcement par le sexe ! lol. enfin …pour l’instant ! ». Comprenez en substance : quelqu’un à qui se confier soit… un psychanalyste auquel je n’ai pas du tout envie de me substituer.
Elle me confie ensuite des choses que j’ai maintes fois entendu chez les filles indécises de Meetic (la fille ki-ne-sait-pas-ce-kelle-veut y prolifère) : « ça ne me ressemble pas de ne pas me “jeter à l’eau”. c simplement ke je suis en pleine “mutation” ! lol. j’essaie de trouver d reperes ».
Bref, son discours de ce soir est à l’opposé de ce qu’il était la veille. Je ne l’ai jamais forcée à rien, j’ai toujours été très clair sur ce que nous pouvions ou pas partager ensemble et je ne comprends pas ses nouveaux états d’âme. Nous décidons tout de même de maintenir notre rendez-vous chez elle le lendemain. Comme elle déjeune avec un ami et sa petite fille, elle ne sait pas encore quand ça se terminera et m’appellera dans l’après-midi dès qu’il sera parti.
Le lendemain, j’attends donc son appel qui… tarde à venir.
15h00, rien.
16h00, rien.
17h00, rien.
18h00, rien.
Rien nulle part : pas de coup de fil, pas de SMS, pas connectée sur MSN…
Tout de même, j’espère qu’elle va me prévenir si elle ne veut plus de ce rendez-vous ! Le moral au plus bas (se réjouir d’aller voir quelqu’un pour passer un agréable moment intellectuel et sensuel, et attendre indéfiniment sans avoir de nouvelles, c’est extrêmement déprimant). Je me connecte sur Meetic à tout hasard et là, que vois-je ? Un mail de E. envoyé vers 17h00 !

Je suis vert (je suis souvent vert en ce moment) ! En plus d’annuler notre rendez-vous, elle n’a même pas pris la peine de me prévenir directement ! Surtout que j’imagine qu’elle n’a pas attendu la fin de l’après-midi pour savoir qu’elle ne voulait plus que l’on se voit ! Du coup, je suis resté tout mon dimanche chez moi comme un con à attendre un coup de fil qui ne viendrait jamais. Mais qu’est-ce que c’est que ces gens complètement paumés qui n’ont aucune attention et aucun respect pour les autres ? Contrairement à ceux qui prônent l’acceptation végétative sans rien dire du manque de respect, moi je ne me prive pas d’exprimer mon ressenti :

Avec le recul, je trouve que j’ai fait preuve de beaucoup trop de tact avec elle, étant donné qu’elle n’en a pas eu avec moi. Mais bon, faisant partie de mes nouveaux contacts Meetic de septembre après la fin de ma relation avec Jana, j’ai fait preuve avec elle de plus de patience que je n’en aurais eu aujourd’hui. Je pense que suite à notre coup de fil, je lui aurais gentiment expliqué que je ne la sentais pas épanouie pour quoi que ce soit, lui aurais souhaité bon courage et l’aurais définitivement rayée de mes contacts. Cela m’aurait évité de m’enliser encore dans du n’importe quoi.
Le lendemain soir, E. réapparaît sur MSN et engage la conversation avec moi…
(à suivre…)
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