Tuesday 13 July 2004
Oona’s Story (1)
Oona et moi continuons sur notre bonne lancée, à savoir une relation jugée sans lendemain mais assez équilibrante pour tous les deux jusqu’à ce jour. Nous passons la plupart de nos week-ends ensemble (souvent un peu plus). Nos affinités nous permettent de passer de très agréables moments et je suppose que c’est ce qui nous retient dans cette romance à l’aspartame. Le temps passant, cela fait exactement 4 mois aujourd’hui que nous sommes ensemble. Eh oui !
Comme il est toujours passionnant d’avoir deux points de vue différents sur une même histoire, voici en exclusivité la première partie du récit d’Oona sur sa rencontre avec moi, à lire en parallèle, donc, avec Ma rencontre avec Oona (1) :
« Juste un coup d’œil… Quelques mots, alors !
J’étais en vacances pour deux semaines pendant le mois de février et j’étais bien décidée à décompresser. Je me suis tellement appliquée à ne rien faire que j’en ai fini par m’ennuyer. C’est ainsi que par curiosité et par envie de nouveauté j’ai atterri sur le site de rencontres de Yahoo!. En épluchant les profils, je suis tombée sur un… puis deux… puis trois de mes camarades de promo : des infos comme celles-ci allaient défrayer la chronique dans mon cercle d’amis ! Jusqu’ici, il ne s’agissait que de garçons et il me fallait absolument un échantillon féminin pour m’aider à compléter mon enquête (et surtout assumer ma présence sur un site… pornographique ?? Préjugés - Préjugés !).
Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris une de mes camarades de classe : une jeune fille très jolie, raffinée et surtout brillante ! La voir ici m’a tout d’abord choquée : eh oui, en arriver à mettre sa photo sur Internet pour faire des rencontres, c’est vraiment la honte ! Dans tous les cas, ce n’est réservé qu’aux losers ! Nous avons tous des préjugés et celui-là fait partie de mon package spécial « Grande Métropole Anonyme ». Pour moi, à cet instant, les sites de rencontres virtuelles ne sont que des agences matrimoniales pour pauvres types peu ou pas gâtés par la nature du genre Norbert cherchant sa Germaine. Ou mieux encore ! Les rencontres virtuelles, c’est le meilleur moyen de tomber sur un psychopathe et de finir en pièces détachées dans un sac poubelle. Voilà où j’en suis en ce 25 Février 2004 : pourtant je sais bien que nous sommes au XXI ème siècle…
Aidée par la curiosité et la découverte en si peu de clics de tant de têtes connues, me voilà confortée dans l’idée que je ne fais rien de mal. Ma limite était ma propre inscription et je m’étais jurée de ne pas la franchir : je ne faisais que regarder… Alors, qui l’aurait su ?
Donc je surfe de site de rencontres en site de rencontres : Yahoo! rencontres, puis MSN rencontres. Mais je suis frustrée parce qu’on peut lire, répondre, flasher mais il faut attendre une réponse. Ma patience ayant des limites, je continue à visiter les sites non sans laisser une petite trace de mon passage. C’est vrai, tant de gens ont franchi le pas et à les entendre ça à l’air génial ! Je me laisse séduire : après tout c’est gratuit ! Je laisse donc une annonce par ci, une annonce par là et je finis par arriver sur Meetic. Et là, j’ai le coup de foudre : un MSN géant consacré entièrement aux rencontres : un vrai super–hypermarché de l’amour où chaque client est Roi. Client fidèle ou zappeur, il y en a pour tous les goûts. On prend, on jette, on teste, c’est le marché ! Les prix se négocient : moi, je suis prête à investir tant de mois et toi tant d’heures… passe ton chemin !
A force de sélections sur les photos, l’orthographe, les expériences et les centres d’intérêts, je me suis sentie mûre pour… le premier poste de DRH venu ! C’était tout sauf du romantisme. Jusqu’à ce que je tombe sur trois petites photos que je me suis empressée d’agrandir :
Anadema.
Il avait le profil de l’emploi : une annonce (plutôt longue je dois dire) très riche en informations et si bien tournée, pas de fautes d’orthographe, une grande franchise et un grand investissement : en bref, un garçon sérieux… mais pas trop ! Et plutôt mignon ! Tout ce que j’aime, alors je lui envoie un mail sur le champ pour le lui signaler. Et, à peine le mail envoyé que… Oh, Génial ! Il est online !
Mon sang ne fait qu’un tour, je ne réfléchis pas, j’ai le cœur qui bat, il est mon premier et je me sens comme une adolescente !
Je l’aborde…
La vie est dure ! En quelques lignes je me rends compte que celui que je croyais être un ange n’est rien de moins qu’un sombre crétin sûr de lui et condescendant. Je me mords les doigts de l’avoir abordé et qui plus est de l’avoir flatté !
Première expérience douloureuse, merci Anadema !
Je décide donc de prendre congé de mes autres interlocuteurs et d’aller me cacher dans un petit trou de souris : Caliméro, c’est moi ! Je quitte ce site de malheur en jurant qu’on ne m’y reprendra plus ! Soirée « cafard » en perspective. J’essaie de me remonter le moral en me disant que cet abruti ne me connaît pas et qu’il doit avoir beaucoup de mal à trouver chaussure à son pied s’il juge ses correspondantes ainsi. Mais rien n’y fait. J’avais déjà projeté mes fantasmes de Prince Charmant sur lui. Puisque je tourne en rond, c’est décidé, je vais me coucher ! »
(A suivre)
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