Thursday 21 August 2003
L’histoire de Vanessa
Voici l’histoire personnelle de Vanessa sur les sites de rencontres et sa rencontre avec Hicham :
« Je vais donc vous raconter notre « grande aventure » Meetic, qui a eu lieu l’année dernière. Nous avons été chanceux… Si je partage cette histoire, c’est pour vous dire que, même sur un site de rencontres, trouver sa « moitié d’orange » reste possible.
Je vais d’abord commencer par sa mésaventure à lui et je m’arrêterai là où j’interviens dans son histoire pour raconter la mienne.
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Hicham a 22 ans (moi, Vanessa, 25… Naaan suis pas une perverse …), très mignon, un peu papillon social, il se fait des amis partout où il va. Il venait de débarquer à Paris et son cercle d’amis était assez restreint. Il s’est inscrit sur Meetic en se disant qu’il pourrait y faire des rencontres sympas, voire TRES sympas…
Il répondait à tous ses mails, même les plus inintéressants : pas de photo, message banal, peu importe… il discutait quand même ! Très vite il proposait d’aller boire un verre, tout simplement parce que la relation virtuelle n’est pas son « truc » (s’il avait su !)
La première nana qu’il a rencontrée a totalement craqué sur lui. Mais pas lui. Elle ne correspondait pas à ce qu’il attendait physiquement (très important pour lui, et je le comprends…) mais il a gagné une amie.
Deuxième rencontre, 2 d’un coup (ooooh!) elles étaient copines. Ils s’étaient donné RDV à République le jour de le fête de la musique. Sur le Chat, il les avait trouvées sympas. Mais en face à face… Deux « zoulettes » très vulgaires, au vocabulaire limité et à qui il n’a pas trouvé grand-chose à dire. Il les a perdues dans la foule… (Ouh le vilain!)
Troisième rencontre, sympa… Il a passé la nuit avec la coloc’ de la demoiselle (aaaaaaah je le hais!)
Enfin dernière rencontre, moi.
Pour ses autres « cyber contacts », si des RDV furent pris très vite, avec moi ce fut une autre affaire…
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En mai de l’année dernière je me suis inscrite sur Meetic par curiosité. Oui, oui ! Vraiment par curiosité puisque je n’avais l’intention de rencontrer personne. Je ne croyais pas aux rencontres « provoquées », à l’amour « choisi sur fiche » mais je ne voulais pas mourir idiote (avant de critiquer, il faut expérimenter…).
Comme au supermarché, on entre ses critères et on se retrouve devant le « rayon hommes célibataires ». On peut choisir selon ce qui nous paraît le plus important : son age, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, de son salaire…
Premier choc ! On peut choisir un homme selon son salaire !! Je me suis dit que décidément ça n’était pas pour moi.
J’ai tout de même fait le tour des photos et j’ai cliqué sur « flasher » sur les mecs que je trouvais mignons. J’avoue, je ne me suis arrêtée qu’au physique… mais c’etait simplement pour le plaisir des yeux : je n’ai envoyé aucun mail.
Par contre, j’en ai reçu à la pelle ! Il y a plus d’hommes que de femmes alors bien sûr… Les messages étaient pour la plupart inintéressants : « Salut je m’appelle… j’ai… ans et je vis à… Et toi ? Comment t’appelles-tu ? Quel age as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Parle-moi de toi ! A bientôt ! » 50 messages de ce genre par jour, j’ai vite eu l’impression de répondre à un interrogatoire de flics !
Et puis, il y a les demandes en mariage : « Je suis sincère. Je cherche la femme de ma vie. Peut-être auras-tu la chance que ce soit toi » Gonflé ! Allez, cherche encore !
Il y a aussi les pseudo intellos, ceux qui tentent de faire de l’humour et les « romantiques » pathétiques (on les repère dès le pseudo ceux-là !).
Enfin, il y a les arnaqueurs… Bizarrement, ils sont tous profs ou ingénieurs, beaux, intelligents, riches, fidèles, tendres, blah blah blah. Il ne leur manque plus que la chemise à carreaux, que je me fasse des tresses et on joue « La petite maison dans la prairie ».
J’ai discuté 2 ou 3 fois avec un mec soit-disant bien sous tous rapports. Mais il s’est grillé en m’envoyant « sa » photo. C’etait celle d’un très bel homme, certes, mais celui-ci était mannequin posant dans des magazines gays. Et les explications du garcon : « même prénom que moi. C’est Meetic qui l’a téléchargé pour moi. Problème de scanner… » Je me suis demandé pourquoi il ne m’avait pas envoyé sa vraie photo. Est-ce qu’il m’a prise pour une fille superficielle (ce que je ne suis pas !) ? Etait-il si peu sûr de lui ? A partir de là, on doute d’à peu près tout ce que dit l’autre.
Bref, l’expérience de la cyber-rencontre me confirmait ce que je savais déjà : « ce n’est pas pour moi ! »
Mais…
Mais parmi ces mails, j’en ai reçu un d’Hicham, un garçon pour qui j’avais « flashé ». Il me demandait simplement pourquoi je ne lui avais pas laissé de message. Première approche banale mais il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’extraordinaire. On s’est mis à papoter de tout et de rien, chaque jour… (en pleine coupe du monde, je l’ai épaté en lui disant que moi, en vacances, je me levais pour voir les matchs…) ! Le feeling passait. Les discussions étaient naturelles, je ne me suis jamais dit « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ? » comme cela m’était si souvent arrivé avec d’autres. Nous parlions environ 8 heures par jour, 7 jours sur 7. Il devenait indispensable à mon quotidien, j’avais BESOIN de lui parler ( pourquoi ???? ).
Il m’avait donné son numéro de téléphone assez rapidement mais je n’osais pas l’appeler.
Finalement, en août (oui environ 3 mois plus tard !), je me suis decidée à lui envoyer un texto. J’étais en vacances, sans connexion internet et il me manquait franchement. Il avait demandé plusieurs fois à me rencontrer « en vrai » mais je ne voulais pas, je ne pouvais pas… Je craquais pour lui et j’avais très peur qu’il soit déçu en me rencontrant. A aucun moment je n’ai pensé pouvoir l’être, moi. Il ne pouvait pas me decevoir. On s’est donc téléphoné et plus le temps passait plus je tombais franchement amoureuse. Vanessa, tu es une incorrigible romantique, ma fille !
Ma belle-mère devait se rendre 2 jours à Paris. Je décidai de l’accompagner et de rencontrer ENFIN Hicham. Le 14 octobre… 5 mois plus tard… On est patient quand ça en vaut la peine…
La veille, je n’ai pas dormi de la nuit. J’en étais malade d’angoisse depuis déjà une semaine. Comme pour un exam’. Cette impression (stupide ?) de jouer ma vie sur cette rencontre.
Nous nous étions donné RDV dans un café sur les Champs-Elysées que je connaissais bien. C’est moi qui l’avais choisi, je voulais un environnement familier.
Il est arrivé en retard (depuis, je sais qu’il est TOUJOURS en retard). 30 minutes a me ronger les ongles. 1 minute de plus et j’attaquais les os…
Je l’ai vu sur le trottoir, me cherchant des yeux. Il me faisait vraiment fondre. Il était comme sur les dizaines de photos qu’il m’avait envoyées (ouffffffff !). Lorsqu’il est venu s’installer a ma table, je me suis mise à bidouiller mon portable pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux et ai pris mon air de « ah te voilà ! Bah ça ne me fait rien du tout ! ». Pourquoi cet homme me mettait-il dans un etat pareil ?
A priori je lui plaisais aussi puisqu’il m’a regardé comme si j’étais un gâteau au chocolat (re oufffffff !).
Il m’a pris la main et là (je n’arrive pas à croire que je vais dire ça), j’ai su que c’était lui (oh mon Dieu je l’ai dit !).
Promenade main dans la main, premier baiser dans une pizzeria à Châtelet… J’avais tout imaginé pour cette première rencontre mais c’était au-delà de toutes mes espérances. Tout est allé très vite. C’était naturel. Comme si nous nous connaissions depuis des années. Sans doute l’avantage d’Internet, on apprend plus vite à connaître les gens.
Depuis, nous n’avons quasiment plus de vie sociale car nous énervons tout le monde à être collés l’un à l’autre (« Oooooooh mais arrêtez de vous manger la pomme comme ça !!! »).
Hicham a plus que ce dont je rêvais chez un homme. Chaque fois que je le regarde, j’ai le coup de foudre. Une histoire passionnée, fusionnelle. Aujourd’hui je n’imagine pas ma vie sans lui.
Bientôt 1 an, des millions de souvenirs déjà et un avenir qui se construit sur de bonnes bases. Je pense que nous avons une relation saine, sincère, nous nous faisons confiance, nous sommes complices.
Dans la « vraie » vie, nous n’aurions jamais pu nous rencontrer. Nous nous sommes trouvés parmi des centaines de « fiches ».
De la chance… ? J’ai envie de croire que cela s’appelle le Destin.»
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