Monday 21 July 2003
La première rencontre !
Samedi midi, comme prévu, ELEA et moi nous téléphonons. Un appel court de 8 minutes au cours duquel je n’ai même pas le temps de lui proposer une rencontre puisqu’elle est la première à me la proposer : - « Il fait beau, où est-ce qu’on peut aller se balader cet après-m’ ? » me lance-t-elle. Aaaah… Enfin ! Je suis moins heureux que soulagé, l’attente a été bien longue à mon goût. Mais je suis content qu’elle prenne les devants. Nous terminons notre discussion sur le Chat. Le RDV est fixé : 16h10 à Montparnasse. Il me reste une petite heure pour avaler un truc et prendre une douche.
J’en profite pour prévenir deux amies par SMS. L’une d’elle me répond : « Ne sois pas en retard ! Bon courage pas de blague salace ». Pour ce premier rendez-vous, il est clair que je vais me tenir et éviter les références scabreuses. Malgré tous nos échanges, nous ne savons pas bien, ni l’un ni l’autre, qui nous avons en face de nous.
J’arrive à Montparnasse dans les temps. Je suis un peu anxieux, je n’ai encore jamais rencontré de personnes trouvées sur Internet. Mais j’ai vu suffisamment de photos d’elle pour penser la reconnaître facilement. Ca ne loupe pas, j’aperçois ELEA le premier au lieu convenu. Je me dirige vers elle : « Bonjour ELEA ». Nous nous faisons la bise. Ma première impression est très moyenne, les photos que j’ai d’elle, très différentes les unes des autres, s’avèrent plus avantageuses. Je ne suis pas non plus spécialement touché par son regard ou son sourire (mais souriait-elle ?). Je me demande ce qu’elle pense de moi.
La discussion prend facilement. Nous remontons par la rue de Vaugirard et allons rejoindre le jardin du Luxembourg. Comme nous pouvions nous y attendre, le parc est bondé de gens venus chercher un endroit agréable pour surmonter la canicule. Nous nous asseyons au bord de l’eau. Nous parlons d’un peu de tout, des promeneurs autour de nous, de nos loisirs… Nous continuons notre chemin, allons boire un verre dans deux cafés et terminons la soirée dans un petit resto populaire arabe du coté de St Denis.
Il est presque minuit quand nous nous quittons. Nous nous faisons la bise, elle me fait un signe de la main et me dit « à demain » tandis que je la vois s’éloigner dans une galerie de métro. Je repars sceptique et très déçu. J’ai trouvé la soirée non pas ennuyante mais plutôt soporifique, ELEA m’a laissé assez indifférent et je suis rentré en RER dans un état plus ou moins cafardeux. Je me demande de mon coté ce qu’elle a pu penser de cette soirée. Elle a beaucoup parlé, ce qu’elle fait généralement peu selon ses dires. Je peux en déduire qu’elle se sent plutôt à l’aise avec moi. Je lui ai offert, comme elle me l’avait demandé, deux savons typiques rapportés de Marseille rangés dans un petit sac en toile, ce qui lui a manifestement fait plaisir.
ELEA est une fille intelligente et à priori intéressante mais elle est dévorée par ses problèmes de vie. Dans son caractère désabusé et revenu de tout, j’avais parfois l’impression de voir Jack dans Fight Club. Non pas que cela m’effraie mais je n’ai pas le sentiment qu’elle ait le désir d’avancer dans sa vie et de saisir une perche pour sortir de ses ténèbres. Moi, je veux vivre, pas survivre.
Alors je suis resté insensible à ce qu’elle est, à son charme si tant est qu’elle en dégage. Oooh, je n’attendais pas le coup de foudre mais j’espérais craquer tout de même un peu. Je n’arrive même pas à mettre de mots sur mon impression : elle n’est ni particulièrement souriante ni particulièrement triste, elle n’est ni froide ni chaleureuse, ni douce ni brutale, pas spécialement timide, plutôt bavarde. Je ne sais même pas dire si elle est quelconque, je suis revenu avec l’impression d’avoir traversé un épais brouillard.
Ah si… je crois avoir trouvé le mot finalement : elle n’est pas… passionnée.
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