Sunday 10 April 2005
La manager de 22 ans (2)
Juste après notre première rencontre, Jana et moi ne nous sommes pas donnés de nouvelles comme on peut le faire parfois pour confirmer qu’on a (éventuellement) passé un agréable moment ensemble. Aucun mauvais signe à priori puisqu’il m’avait semblé qu’elle avait apprécié notre rencontre. Et comme je lui avais dit que je partais loin de Paris retrouver ma famille à l’occasion du week-end de Pâques, elle avait peut-être tout simplement envie de me laisser tranquille…
Le dimanche (27 mars), je décide donc de lui passer un petit coup de fil. Son téléphone sonne 5 fois et je tombe sur son répondeur. Je raccroche sans laisser de message et refais une tentative un peu plus tard : idem. Bon, ça ne veut rien dire mais ce n’est pas forcément un très bon signe non plus. Après une rencontre réelle, quand l’un ou l’autre n’accroche pas, il ne décroche plus : typique !
Un petite heure plus tard, mon téléphone sonne : c’est Jana ! Ouf ! Elle était en train de faire du sport - une heure de piscine enchainée sur une vadrouille en roller dans Paris « comme chaque dimanche » - et n’a pas entendu son téléphone. Par tous les saints ! Si je ne me mets pas immédiatement au jogging intensif, elle va m’épuiser au lit en deux temps trois mouvements ! Nous discutons un tout petit peu de notre rencontre puis enchainons sur différentes choses de nos vies. Elle me parle de ses relations complexes avec sa mère et son frère, de ses réussites et difficultés dans la vie pendant une bonne heure et demi. Elle me semble très en confiance avec moi pour me raconter des choses aussi personnelles, surtout qu’elle m’avait déjà fait remarquer qu’elle avait tendance à être méfiante en général avec les garçons. Qu’elle soit aussi encline à s’exprimer sur sa vie intime m’apparaît comme le signe que notre première rencontre s’est aussi bien passée que je le pensais.
Un SMS et trois jours plus tard, je suis en voiture, en train de rentrer vers l’Île-de-France. Je reçois un message :

Un peu plus tard, profitant d’une halte en cours de route, je lui envoie un petit SMS de réponse :

Dans la demi-heure qui suit, Jana réplique :

Nous chattons un petit peu ensemble le lendemain et convenons de nous revoir le surlendemain. Elle me confie au détour d’une phrase qu’elle a très envie de me revoir. J’ai beaucoup aimé notre première rencontre, j’ai bien envie de commencer une jolie petite histoire avec elle et il me semble que tous les signes qui me montrent qu’elle est partante.
LA SECONDE RENCONTRE (vendredi 1er avril 2005) :
Cela fait plusieurs semaines que je discute avec un ami au sujet des rencontres sur Internet et je lui ai soumis une petite réflexion personnelle, tirée de mes précédents succès et échecs : dans la mesure où une rencontre se fait par l’intermédiaire d’un site de rencontres amoureuses et qu’il y a donc une séduction implicite dans les échanges, je pars du principe que si on souhaite optimiser ses chances, il faut se lancer au plus tard à la seconde rencontre réelle (si elle accepte une seconde rencontre, il y a de fortes chances pour qu’elle ait apprécié la première). Trop attendre, c’est la laisser réfléchir à l’idylle possible et lui laisser l’occasion de la remettre en question ou pire : basculer dans un rapport de simple amitié et se retrouver comme confident privilégié mais asexué. Et si la demoiselle est un peu trop coincée ou trop indécise pour un bisou au second rendez-vous, c’est un excellent moyen de s’en apercevoir à temps !
C’est donc ma deuxième rencontre avec Jana et je compte bien ne pas perdre une seconde de plus pour l’embrasser. Jana m’attend Place d’Italie à 20h15. Eternelle question, donc : comment vais-je m’y prendre ? Je suis vraiment tout sauf un spécialiste de ce genre de passage à l’acte. Passer du statut de copain à petit copain est une aventure assez angoissante pour moi. Certes : de moins en moins. Ca doit être comme les sauts en parachute, il faut en avoir fait un certain nombre avant de vraiment réussir à prendre son pied au moment de sauter !
Quand l’embrasser, donc ? Je pourrais tenter un baiser tout de suite en la retrouvant, place d’Italie. Les occasions pour que ça se passe de façon naturelle ne sont pas si légion : une fois assis l’un en face de l’autre à la terrasse d’un café, ça va devenir assez délicat. Jana est en train de descendre la rue que je suis en train de remonter quand nous nous retrouvons. Je ne m’y attendais pas, du coup, pris de cours, nous nous faisons juste la bise ! Flûte !
Nous retournons tous les deux vers la place d’Italie, je l’emmène vers un café que je connais. Il ne fait pas très froid, elle propose que nous nous installions en terrasse. Les chaises sont toutes du même coté des tables, alignées : nous serons donc l’un à coté de l’autre plutôt que face à face et c’est une excellent nouvelle. Au cours de la conversation, j’entreprends quelques petits attouchements de la main. Je pourrais tenter de prendre sa main et de la garder dans la mienne. Mais non, je ne tente rien. (re)Flûte !
Elle a faim, elle me propose d’aller dîner dans une pizzeria qu’elle connait, pas très loin d’ici. Nous marchons tranquillement. Elle a un peu froid, j’en profite pour lui passer tendrement la main dans le dos pour la réchauffer. A l’entrée du restaurant, plein de clients attendent déjà que des places se libèrent et qu’on les installe. Normal, c’est vendredi soir. C’est le moment idéal pour un premier baiser : nous sommes debout l’un à coté de l’autre à attendre, dans un endroit assez sombre sans personne pour prêter attention à nous. Je suis tiraillé entre le désir et la frousse. Que voulez-vous… je manque de training et n’ai pas du tout envie de me prendre un vent… même si tout me laisse penser que je ne m’en prendrais pas un. Du coup, je ne tente rien ! (re re)Flûte !
On nous installe, nous mangeons, discutons, tout se passe très bien. Entre deux bouchées, j’entrevois dans sa bouche une furtive lueur bleue : un joli piercing sur la langue. Je lui fais remarquer, elle reste un instant interdite, surprise que j’aie pu le remarquer aussi facilement. J’embraye sur Pulp Fiction, elle m’avoue que tout le monde la questionne sur la dimension sexuelle de son piercing. Mince ! Moi qui pensait que les autres n’osaient généralement pas le lui demander… Quelle bande d’obsédés !
Fin du dîner. Repus, nous nous levons et partons en direction du métro le plus proche. Je passe ma main autour de sa taille, elle passe la sienne autour de la mienne et nous continuons à marcher en plaisantant sur un sujet du moment.
Arrivés près de la station de métro, nous nous arrêtons, je la prends par la taille, me penche doucement vers elle et nous nous embrassons. Je suis d’abord surpris par la douceur de ses lèvres : c’est un pur bonheur. Je la sens aussi divinement sensuelle, nos lèvres s’accordent à la perfection. Ma langue touche son petit diamant bleu, c’est la première fois que j’embrasse une fille avec un piercing sur la langue : curieuse sensation… Mes lèvres viennent caresser ses joues puis se partent se promener dans son cou. Elle prend une profonde inspiration et laisse s’échapper un discret mais prometteur petit gémissement. Je ne me lasserai jamais du regard qu’ont les filles quand on les embrasse : un regard transformé, la pupille dilatée, droguée, une sorte de transe aussi hypnotisante qu’attirante. Est-ce la même chose pour les garçons ?
Le problème quand on décide de s’embrasser à la dernière minute, avant de se séparer, c’est qu’on doit attendre la prochaine rencontre pour recommencer !
Dans mon train de retour, je lui envoie un petit SMS :

4 minutes après, je reçois la réponse de Jana :

Eh bien, voilà une jolie petite histoire qui commence, non ?
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