Wednesday 08 June 2005
Séparation…
Cela faisait plusieurs semaines que nous avions prévu de faire ce petit voyage ensemble jusqu’au bord de l’océan. Plus ce week-end approchait, moins j’étais sûr de mon désir de partir avec elle. Après une journée exécrable et l’encouragement d’un ami au téléphone pour que je mette « un terme à cette relation qui ne m’apporte rien », je décide que, puisque tout va mal, autant aller au bout et annoncer à Jana que je ne souhaite plus la revoir…
Je ne voulais pas que notre séparation prédite soit aussi brusque. J’aurais préféré que ce soit plus doux, plus progressif, que nous prenions chacun un peu de distance au fil du temps. Mais expliquer à Jana que je ne souhaitais plus partir avec elle 5 jours avant le début de son petit congé sans rompre purement et simplement m’aurait paru encore plus malsain. Et je ne voulais pas partir avec elle dans un mauvais état d’esprit.
Tandis que j’essaie sans succès de joindre Jana au téléphone, je suis déjà triste à l’idée de lui annoncer ma décision. Vers une heure du matin, mon téléphone sonne : c’est elle. J’entends sa jolie voix emplie de tendresse me lancer un « coucou » et me demander si ça va… Si je m’écoute, je vais me dégonfler et fuir les grandes décisions, aussi je décide de m’en tenir à ma résolution. Je lui réponds que non, ça ne va pas, que j’ai passé une très mauvaise journée et que par dessus tout ça je pense qu’il faut que nous arrêtions de nous voir. Elle ne répond rien, je sens qu’elle accuse le coup. Je lui parle de mes réflexions : que j’ai ressenti plus que jamais au cours de ces derniers jours notre manque d’affinités, que ce qui ne me gênait pas au départ me gêne maintenant, que je ne suis plus sûr d’avoir envie de partir avec elle et que c’est un mauvais signe qui m’a conduit à cette décision. Elle reconnaît que le dernier week-end passé ensemble était un peu étrange mais qu’elle n’était elle-même pas en très grande forme. Elle m’explique que, n’étant jamais seule cette semaine (elle loge chez sa famille ce mois-ci), elle ne pouvait pas me parler comme elle l’aurait voulu et que notre manque d’accordance téléphonique en est la conséquence.
Nous n’avons vraiment pas eu la même perception des choses au cours de ces derniers jours : elle était « toute contente » à l’idée de m’avoir au téléphone ce soir. Elle espérait même que je rentre plus tôt dans la journée, ce qui lui aurait laissé le temps de venir me rejoindre chez moi pour que nous passions la soirée ensemble. Je la sens réellement triste. Moi, en plus d’être triste, je me sens coupable. Elle respecte mon choix avec beaucoup de compréhension, ce qui continue de m’embourber dans mon malaise. Elle est bien consciente que nous avons parfois des différences et que notre relation est somme toute « temporaire » mais cela ne l’empêchait pas de se faire une joie de partir au bord de la mer avec moi parce qu’elle m’apprécie vraiment.
Nous nous disons au revoir. Je sens sa petite voix faiblir. Je lui promets de l’appeler le lendemain…
Un peu plus tard, elle m’envoie un SMS :

Je me réveille le lendemain avec cette saveur amère de rupture bien ancrée dans l’estomac. Certes, nous n’étions pas Amoureux et mes sentiments mélancoliques n’ont aucune commune mesure avec ceux d’une grande rupture amoureuse. Mais la tendresse et l’attachement font qu’on s’habitue au plaisir de se retrouver l’un et l’autre et que l’arrêt brusque de cette douceur est ressentie comme une petite violence.
Difficile de savoir ce qu’on veut vraiment, finalement… Entre le regret de ne plus se voir et la lassitude de rester ensemble… quelle bizarre sensation que celle de vouloir toujours être ailleurs…
Dans la matinée, je reçois un SMS de Jana :

Je constate qu’elle est au mieux dans le même état que moi. Honnêtement, je la pensais plus distante de moi. Je l’ai toujours trouvée relativement « froide » même si elle m’a toujours dit que c’était une façon de se protéger des autres. Ai-je fait le bon choix avec elle ou aurais-je dû partir quand même malgré mes réserves grandissantes ?
A l’heure du déjeuner, mon téléphone sonne. C’est Jana…
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