Tuesday 01 February 2005
Mais est-ce qu’elle réa-lize ?
Petit rappel des faits. Durant les mois de janvier et de février 2004, j’ai fait la connaissance sur Meetic d’une jeune fille de 23 ans : Lize. Nous nous étions rencontrés à plusieurs reprises autour d’un verre à Paris. Nous nous entendions très bien, partions toujours dans des conversations sans fin, débats d’idées passionnés sur l’imposture dans l’art, l’intérêt de créer, les caractéristiques d’un film idéal (les sujets sur l’art et le cinéma nous tenaient particulièrement à coeur !), ou plus généralement sur nos ambitions personnelles, nos ressentis face à la vie… Si nous n’étions pas toujours d’accord, nous finissions, à force d’emprunter les méandres de nos cheminements de pensée, par nous rejoindre quelque part.
Sauf que la demoiselle s’est vite révélée particulièrement instable (avec une nette tendance à la mythomanie) : multiples annulations de nos rendez-vous pour des raisons diverses et variées (fatigue, rage de dents, dîner professionnel, maladie d’ami, déplacement plus long que prévu… bref, je n’avais jamais vu ça !) et disparitions des ondes (mobile et web) pendant plusieurs jours voire semaines sans raison. Bon… après tout, elle aurait très bien pu ne pas souhaiter me revoir sans oser me le dire en face ! Aussi, n’étant pas du genre à insister lourdement, j’interprétais ses silences comme un manque de désir et en prenait acte. Mais chacune de ses disparitions était suivie d’un retour inopiné au cours duquel elle me jouait les candides (« je n’ai pas disparu ») ou les surprises (« Que de silences… »). Comme paradoxalement elle se défendait et se battait pour me revoir, en plus de brouiller mon discernement, elle avait un rare don pour m’exaspérer.
On sait tous que les vilains travers repérables chez l’autre dès les premiers échanges sont souvent chroniques et qu’il faudra fuir de toute urgence ou… s’y habituer ! Avec elle, je savais donc à quoi m’attendre. Mais j’ai eu beau finir par tenter de jouer les branleurs à la « pas grave, c’est juste pour me la faire », le naturel a vite repris le dessus et j’ai été incapable de rester indifférent à son détestable comportement. Moi qui aime m’impliquer dans les relations humaines, qui affectionne tant la sincérité dans les échanges, il me fut impossible de supporter cette atmosphère de mensonges et de non-dit sans réagir… ce qui nous a occasionné d’interminables altercations.
Et puis, n’étant à la base pas tellement entreprenant (je me soigne !), il va sans dire que ces incessantes fuites et retours ne m’ont pas encouragé à aller de l’avant. Ce n’est que le dernier soir passé ensemble que je me suis décidé à l’embrasser. Au plus torride de notre relation, nous n’aurons donc eu pour nous que cette soirée saupoudrée de bisous dans un bar cosy de Paris. Ca n’aura pas été plus loin que ça. Tant mieux si on considère qu’il m’a semblé sentir qu’elle n’était ni très câline ni très sensuelle. Après ça, comme à l’accoutumée, elle a annulé notre prochaine rencontre (voyage de dernière minute) et disparu (encore…).
1 mois plus tard, alors que je l’avais reléguée au rang des souvenirs, étais passé à autre chose et avais rencontré Oona, elle m’a envoyé un SMS s’étonnant le plus naturellement du monde de ne pas avoir de nouvelles de moi ! Un comble ! Je ne lui ai rien répondu, elle a semblé comprendre et je n’ai plus jamais entendu parler d’elle.
9 mois plus tard, le jour de Noël, j’ai reçu un SMS de sa part à 9 heures du matin… pour me souhaiter un joyeux Noël ! Je ne sais pas ce qui ne tourne pas rond chez elle… Comment peut-on avoir le culot de croire pouvoir revenir dans la vie de quelqu’un après des mois de disparition avec un simple et lâche petit SMS ? Je n’ai à nouveau rien répondu : de près ou de loin, je ne veux plus rien avoir à faire avec elle.
Quelle ne fut donc pas ma surprise en m’aventurant, vendredi dernier, sur une de mes anciennes fiches de Meetic et en découvrant… un nouveau message de Lize… tout neuf… daté du 8 janvier 2005 ! Mais c’est que je finirais par y prendre du plaisir, dîtes-donc ! Plaisir malsain mais plaisir quand même !

Le message n’est pas désagréable en soi. Mais nous savons tous que ce n’est pas pour me souhaiter des voeux qu’elle m’écrit. Son SMS n’ayant pas « fonctionné », elle tente le mail qui lui permet d’en dire un peu plus tout en ne disant toujours rien. Petit ou gros, un pétard mouillé reste un pétard mouillé. Le subterfuge ne remplace pas l’acte. En restant éternellement cachée, elle reconnaît elle-même l’illusoire de sa démarche.
C’était pourtant simple. Elle a mon numéro de téléphone, elle veut me parler : il lui suffisait de m’appeler et de me dire le fond des choses ! Mais elle a 10 mois de retard et c’est bien là, dans le sens de ce retard, que se situe le noeud du problème ! En ce qui me concerne, tant mieux, je préfère qu’elle ne m’appelle pas : ça m’évite de devoir trouver quoi lui dire pour l’éconduire poliment.
« Au lieu de ne pas répondre à Lize, je lui dirais d’aller se faire voir, et là t’aurais ptet quelque chose d’intéressant venant d’elle, et pas ces pseudos-messages à la con. » me lançait un lecteur, Carbone, lorsque j’ai reçu son SMS à Noël…
Alors comme promis, c’est exactement ce que j’ai fait !

J’ai vu sur Meetic qu’elle avait lu mon mail… Mais honnêtement, je doute qu’elle me réponde un jour !
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