Wednesday 12 January 2005
De quoi être un satisfait !
Si j’étais étudiant, je côtoierais tous les jours des filles jeunes, belles et intelligentes, jamais mariées et sans enfant. Je les contacterais par l’intermédiaire de mes copains de classe ou les aborderais en amphi pour leur demander les cours de la veille. Mais à cet âge, on change souvent : après avoir quitté leur petit ami pour moi, elles me quitteraient pour le jeune professeur de travaux dirigés…
Si j’étais réalisateur de films, je pourrais choisir mon actrice principale selon des critères très personnels. Elle serait payée pour passer des journées entières avec moi, cela sans même être une prostituée. Nous aurions une fabuleuse idylle pendant toute la préparation du film. Mais elle tomberait amoureuse du bel acteur que je lui aurais choisi pour jouer les scènes d’amour torrides que j’aurais moi-même écrites…
Si j’étais milliardaire, la drague passerait par un petit vol en hélicoptère pour aller se régaler, dans l’ambiance tamisée d’un charmant restaurant, de la cuisine d’un grand chef. Peu de femmes me résisteraient, je choisirais celle qui me plairait le plus. Mais saturée, elle finirait par vomir ses queues de langoustines et ne me trouverait pas assez vieillard pour s’investir dans une relation sérieuse…
Si j’étais un chanteur célèbre, je serais toujours invité à de grandes soirées très privées. Je rencontrerais de superbes créatures belles et raffinées plus séduites les unes que les autres par mon talent. Je choisirais la plus formidable de toutes et nous nous aimerions à la folie. Mais je finirais par m’apercevoir qu’elle confondait talent et succès lorsque mes disques commenceraient à se vendre à moins de cent mille exemplaires et qu’elle me quitterait pour un présentateur télé de TF1…
Si j’étais un gros fêtard superficiel, je n’aurais aucun état d’âme à aborder les plus jolies filles en boîte pour leur faire du gringue. Je me prendrais pour le roi du monde, sûr de moi, armé de l’ignorance de ma connerie. Je me marierais avec une de celles qui m’auraient trouvé fascinant. Je lui trouverais de l’esprit en l’écoutant me faire ses comptes-rendus critiques des Feux de l’amour et je serais heureux. Mais je finirais par la surprendre en train d’embrasser Didier, mon meilleur ami, après être allé chercher une autre canette de bière au frigidaire…
Si j’étais PDG d’une grande entreprise, je pourrais sélectionner moi-même ma secrétaire et compenser le manque d’esprit par la beauté. Pour ne pas m’ennuyer, comme le dit la chanson, je changerais souvent de secrétaire. Mais l’une d’elles finirait par m’assigner en justice pour harcèlement sexuel après que je lui aie refusé de compter en heures supp nos parties de jambes en l’air…
Par chance, je ne suis rien de tout ça, je n’ai donc aucun risque de perdre la fille formidable… ni aucun risque de la rencontrer non plus. Dieu ne m’a fait ni riche ni célèbre, il m’a juste fait conscient de mes limites intellectuelles et de mon insignifiance en ce bas monde. Et comme je ne crois pas en Dieu, je n’ai personne à qui le reprocher !
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